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Transmissions d'un papa marin
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1 mai 2010

Question de consommation vol II

La société de consommation dans laquelle nous évoluons est le résultat du mariage entre le matérialisme et l'individualisme ( mariage consanguin puisque ces deux notions sont filles du libéralisme, le résultat n'est jamais brillant !).

Le matérialisme fait croire à l'homme qu'il doit tout miser sur l'acquisition de bien: "l'avoir" faisant l'importance de l'homme face à "l'être" et ouvrant la voie au bonheur: plus j'ai, mieux je suis.

L'individualisme fait croire à l'individu qu'il a le droit ( avoir droit à = devise de l'individualisme, notons qu'il s'agit là aussi "d'avoir" et non "d'être") de rechercher son bien être avant le bien être de la communauté, communauté qui reste malgré tout un facteur de bien être individuel mais qui est déclassée par rapport à l'individu; ce qui compte avant tout... c'est soi-même! et après tout, c'est plus simple de ne penser qu'à soi, et à bien y réfléchir, s'il faut penser aux autres, je préfère me dire que chez eux c'est moins bien, ça me fait du bien.

La société de consommation se soumet à ce duo par le biais du marketing:

  • présupposé du marketing: l'individu cherche à consommer non plus seulement pour assouvir un besoin mais pour satisfaire un désir, une envie, lesquels sont intimement liés à la façon de pensée développée par notre société mêlant matérialisme et individualisme

 

  • Déroulement: je vais acheter un bien qui va me permettre à la fois d'accroitre mon patrimoine personnel et ainsi gagner de l'importance (être quelqu'un, être différent, servir de référence = avoir pour être), jouir de ce bien et réussir à assouvir mon désir supposé comme pouvant me rendre heureux, créer l'envie dans mon entourage supposé comme pouvant m'élever à un rang supérieur dans la hiérarchie humaine, me satisfaire du fait que ce bien n'est pas acquis par quelqu'un d'autre 

 

  • Résultat: dérapage de l'éthique de consommation.NB: En outre, emporté par cet élan, le sujet de consommation (c'est à dire l'être humain) peut devenir objet de consommation= l'être devient alors aussi un bien de consommation: l'individualisme faisant oublier l'autre, le matérialisme incitant à consommer sans modération. A travers la chosification des corps, à travers le rejet des faibles considérés comme devenus inutiles à la société, qu'on jette comme des objets usés ou périmés, ou encore à travers le désir absolu d'avoir un enfant envers et contre tout, reconnaissons que ces déviances peuvent être le fruit du dérapage de notre éthique de consommation: tout ne s'achète pas, tout n'est pas consommable, tout n'est pas accessible à la propriété, je ne suis pas seul, mon désir n'est pas absolu, ma vie et celle des autres n'ont pas à être conditionnée par ça.

 

  • Auto entretien du système par le marketing: la situation est entérinée, le marketing prend acte de cette situation et adapte son offre au profil du marché de manière aveugle, c'est à dire sans aucune éthique, ce faisant, le consommateur est incité à poursuivre sa consommation suivant les mêmes critères

 

  • Ethique du marché: le marketing suit les tendances de la société sans chercher à les comprendre et encore moins en essayant de les moraliser; si de nos jours, on voit apparaitre  d'autres sortes de consommation (bio/commerce équitable), c'est uniquement du fait de l'évolution du profil de certains consommateurs, preuve que la solution ne peut venir que par la moralisation du consommateur; toutefois, par honnêteté, il est intéressant de constater malgré tout que, pour une bonne part, les nouveaux consommateurs abordant une certaine éthique de consommation (bio/équitable) s'inscrivent pleinement dans les valeurs régissant notre société (matérialisme et individualisme): c'est à dire qu'ils font ce choix de consommation non pas par éthique personnelle mais pour souscrire aux lois de la mode et de la pensée unique (ça fait bien vis a vis des autres, on obtient quelque chose que les autres n'ont pas, etc... retour à la case départ!).

 

 

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