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Transmissions d'un papa marin
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30 juin 2010

la vérité de ceux d'avant

Il est de bon ton de regarder de haut l'histoire (petite ou grande) de ceux qui nous ont précédé et même parfois de vouloir refaire l'histoire à la lumière de notre état de conscience, actualisé à notre époque.

Il me vient alors 2 remarques: pour commencer, reconnaissons humblement que l'état de conscience que nous avons à l'instant "t" est pour partie le résultat des leçons de l'histoire de ceux qui nous ont précédé (consciemment et inconsciemment, individuellement et collectivement), et ensuite que le travail de tout bon historien consiste avant tout à remettre l'histoire dans son contexte avant de pouvoir essayer d'en tirer des conclusions.

 

Soit dit en passant, ces 2 points méritent tout particulièrement d'être réaffirmés dans ce monde ou on est toujours prompt à vouloir ouvrir sa bouche pour donner son avis tout de suite, un monde ou tout doit aller vite sans se soucier du temps de réflexion absolument nécessaire pour accéder à la justesse... cela se ressent particulièrement dans les relations que l'on essaie de tisser avec autrui.

 

L'histoire nous est indispensable pour vivre et prolonger l'humanité, elle nous montre ce que nous sommes et comment nous en sommes arrivés là, c'est véritablement un point départ pour continuer à évoluer.

Il est tout a fait simpliste de vouloir mépriser ce que ceux qui nous ont précédé ont fait, dit ou cru, sans même chercher à comprendre quel obstacle leur pensée a du réussir à franchir.

En outre, en entrenant une telle attitude, il faudrait aussi se poser la question: que penserons de nous ceux qui viennent après nous?

 

Maintenant, ayant dit cela, il faudrait savoir adopter une autre attitude, à la fois vis a vis de ce que l'on sait de l'histoire et, en même temps, vis a vis de l'histoire que l'on est en train de créer.

 

Prenons un exemple concret du mépris que certains peuvent être tentés d'avoir envers nos ancêtres: le jugement porté sur la Foi.

Partons de constats simples:

Il est notoire que le regard que nombre de concitoyens portent sur la Foi de ceux qui nous ont précédé est un regard de jugement plutôt condescendant  faisant passer nos ancêtres pour des gens pas assez éclairés.

Ce jugement étant d'autant plus assumé qu'il se base sur la théorie d'une évolution continue de la conscience de l'homme (en d'autres termes:" je suis plus malin que ceux qui m'ont précédé").

 

Pourtant, encore à notre époque, il est aisé de constater que l'homme se rapproche de Dieu lorsqu'il sent la fin s'approcher.

Il est tout aussi facile de constater que les progrès scientifiques considérables ont permis, et permettent de plus en plus, à l'homme de défier le temps et la mort, à tel point que l'homme finit par en oublier qu'elle peut survenir à n'importe quel moment de sa vie: l'homme actuel veut sortir la mort de sa vie et la reléguer à un temps qu'il veut avoir choisi... le plus tard possible.

 

On comprend bien que tel n'était pas le cas de nos ancêtres qui acceptaient plus tacitement de vivre avec la mort ( notamment en regardant l'exemple frappant des emplacements des cimetières situés volontairement au centre du village pour pouvoir vivre avec ses morts et leur laisser la place qui leur est due parmi les leurs), cette conscience aigüe que la mort peut emporter l'homme à chaque instant de la vie à travers les aléas de la vie amenait certainement plus les hommes a réfléchir à ce qu'ils sont, ou ils vont et ce qu'ils vont laisser aux générations futures à l'instar de ce qu'ont fait leurs ancêtres pour eux, et finalement à vouloir préparer leur devenir par delà la mort... Se poser des questions d'homme tout simplement.

 

La question de la mort envisagée comme une éventualité entrainant donc systématiquement la réflexion sur l'au delà et renvoyant aussi par conséquent à la possibilité de l'existence d'un dieu...et finalement à la possibilité de l'existence de Dieu, donc à la Foi.

Il ne s'agit pas par là de dire de manière trop simpliste que la peur de la mort, et elle seule, incite au sentiment religieux, mais juste de constater que l'éventualité de la mort inscrite dans la vie quotidienne peut inciter l'homme a plus de réflexion sur ce qu'il est et sur le sens de sa vie.

Ainsi, il est alors permis d'appréhender la Foi de nos ancêtres autrement qu'en prenant le simple point de vue que l'on finit habituellement par nous donner: l'obscurantisme, l'ignorance ou encore la soumission.

 

Par ailleurs, nos ancêtres vivaient, comme nous, dans la dépendance du témoignage des autres, vivants ou morts.

Alors, pour ce qui est de nos ancêtres, on comprend bien ce que cela veut dire, traduit en d'autres termes plus en adéquation avec la vision moderne: on leur disait ce qu'ils devaient penser et leur pensée se conformait à cela.

 

Maintenant, si je dis que c'est exactement la même chose pour nous, on se sent plus choqué...

Et pourtant c'est bien la réalité de notre quotidien, surfer sur internet, c'est bien emprunter la pensée des autres sans pouvoir nécessairement vérifier la véracité d'une information sauf si la démonstration est donnée, mais bien souvent celle-ci fait appel à des notions qui elles-mêmes devraient être démontrées, la réalité de notre monde étant complexe. Reconnaissons simplement que même le plus bel intellect du monde est incapable de supporter à lui tout seul toutes les démonstrations attestant de la véracité de la somme des savoirs engrangés par l'humanité. A partir de là, il faut accepter fatalement et humblement, qu'à l'instar de ceux qui nous ont précédé, nous vivons dans la dépendance du témoignage des autres, vivants ou morts, quelque soit le sujet.

 

Ainsi, on pourrait dire que la relativité n'est pas qu'un thème dédié à la physique, puisqu'elle est partie prenante de la vie d'un homme: comment peut-on juger de ce qui est juste, puisque l'on ne peut pas soi-même démontrer que ce que l'on pense est juste sans faire appel à une confiance plus ou moins éclairée envers le témoignage des autres et donc risquer que l'information qui a été reçue ne soit pas forcément juste?

 

La somme de savoir de l'humanité est trop importante pour n'être supportée que par un seul homme, cela doit donc nous inciter à regarder le monde d'une manière différente et à mesurer l'importance que la relation avec les autres a dans notre vie.

 

Ensuite, cela devrait nous apprendre à respecter tout témoignage reçu et à le traiter avec équité, même lorsqu'il ne convient pas aux canons de la pensée actuelle: la foi vécue par nos ancêtres était aussi une conséquence de cette confiance envers le témoignage reçu, et cette confiance n'était pas plus absurde que celle que l'on peut faire de nos jours envers certains climatologues dont on ne comprend pas la démonstration voulant attester de la véracité des propos tenus.

 

Pour conclure, il vaut mieux se poser des questions, chercher à comprendre, veiller et se surveiller, et ne pas écarter trop hâtivement le passé et le témoignage de ceux qui ont vécu avant nous, plutôt que de vivre dans le simplisme, là est me semble-t il la juste vision pour avancer...

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Commentaires
C
Joyeuses fêtes de pâques! <br /> <br /> bisous<br /> <br /> Casa
C
Pour la nouvelle année 2011, je te souhaite une pluie de Champagne pétillante de bulles de bonheur, de santé, et d’amour<br /> <br /> bisous<br /> <br /> Casa
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