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Transmissions d'un papa marin
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22 juin 2010

l'adulescence

Juste un mot pour parler d'une plaie de notre société: l'adulescence!

 

L'adulescence, c'est juste le syndrome de Peter Pan: le refus de grandir, le refus de la maturité, le refus de la raison... le refus de l'age adulte.

 

En fait, l'adulescence est le complément bien mérité d'une pré-adolesecence de plus en plus précoce qui elle même pose de plus en plus de problème aux parents.

Il fallait bien payer pour ça, non? la note est doublée...

 

Bizarre... étant plus jeune, je me souviens avoir toujours couru après cette idée que lorsqu'on est grand on peut repousser les limites, on peut vraiment devenir libre, avec enthousiasme au fond de moi je pensai: Grandir rend libre.

Oui, j'ai couru derrière cette idée, faisant de l'age adulte un age parfait, un age d'accomplissement.

Comment peut-on oublier que l'on a passé toute sa prime jeunesse a vouloir "être grand", à détester entendre tu feras ça plus tard quand tu seras grand ou pire encore à s'entendre dire qu'on est pas assez mur pour comprendre?

 

Puis vient le tournant paradoxal, on aspire tant à devenir adulte, à avoir des droits, de l'argent, du pouvoir et de la liberté qu'on en oublie le pendant naturel de cette nouvelle conquête: le devoir et la responsabilité qui ne peuvent être mis de coté dans une vie d'adulte assumée.

Alors, pour vraiment devenir adulte, il faut que ce lot soit intégralement accepté, porté au fil des jours, assumé pleinement (plus souvent comme un fardeau indispensable) et que, finalement, on finisse par oublier qu'à une autre époque d'insouciance, il en fut tout autrement et que ce n'était pas si mal que ça...

 

Voilà ce qu'est l'adulescence: l'oubli, le refus de ce qu'est "être adulte", vouloir malgré les ans, conserver son insouciance, être incapable de murir et de se prendre véritablement en charge et encore moins être capable de prendre en charge d'autres personnes, vouloir appuyer sur le bouton "pause" au moment de la vie étudiante et espérer ne jamais avoir à ré-appuyer sur "play".

 

Un esprit d'enfant adolescent mi-naïf mi-rebelle dans un corps d'adulte, une volonté tendue vers le droit à, un dos tourné à la responsabilité, c'est l'adulescence.

 

Loin d'être uniquement l'image caricaturale d'un Tanguy qui vit encore chez ses parents passé la trentaine ou encore d'un soixante-huitard attardé et déconnecté de la vie qui n'en finit pas de refaire mai soixante huit (l'adulescence ne serait-elle pas un fruit de de 68?), l'adulescence revêt bien d'autres formes: c'est en fait tous ces petits regrets, ces petites concessions que l'on désire s'accorder, toute une nostalgie d'un monde fantasmé (encouragé par une certaine vision de notre société faisant croire à une espèce d'age d'or: un age sans limite, sans contrainte) qui témoignent d'un certain refus de grandir.

 

Du coup, il faut que quelqu'un soit responsable pour soi à la place de soi, sans quoi, évidemment, tout se casse la figure...

Ce peut être bien sur les parents qui continuent à prendre ce rôle, mais pourquoi ne serait-ce pas la société après tout? l'Etat pourrait bien faire office de responsable, ça simplifierait bien la vie: qu'il s'occupe du logement, qu'il permette de bien manger, qu'il s'occupe aussi des enfants (...si j'en ai parce que je ne me suis pas bien protégé, sic!), des voisins qui cassent les pieds aussi, que l'Etat  soigne les contrariétés et adoucisse les difficultés... et puis, si l'on décide d'être différent, on doit aussi avoir  le droit d'être valorisé et soutenu dans sa différence, que l'Etat le fasse savoir, et que le s autres n'empêchent pas d'être et d'avoir ce que l'on veut comme on veut... L'adulescence ne peut supporter d'avoir à gérer certaines contingences ou contradictions.

Mais surtout, que l'Etat ne vienne pas casser les pieds avec toute sa législation, ses devoirs, etc...  étant considéré comme un adulte, on a le droit d'être libéré de ce type d'entrave...

Et le pire dans tout ça, c'est bien que la société suit souvent ce raisonnement et parfois l'entraine...

 

Une peur de continuer à grandir après avoir eu l'envie de grandir, lorsqu'on est tout près du grand saut, une peur de perdre le confort d'une situation ou on ne nous demandait rien.

S'accrocher à une utopie d'un monde sans contrainte, un monde d'amour et d'eau fraiche, un paradis pour enfant.

 

Vivre pour soi.

Ne pas prendre d'engagement ou de responsabilité.

 

Aller pleurer dans les jupons de sa mère quand ce n'est pas dans les jupons de sa mère patrie ( parce qu'après tout, sa mère peut parfois se montrer aussi adulescente que soi ce qui ne résout pas les problèmes!), et crier à l'injustice.

 

Se complaire dans l'adulescence, se rouler dedans, boire la coupe jusqu'à la lie et en reprendre une autre, puis une autre... chercher une ivresse, le rêve de ne jamais grandir.

 

Faire fantasmer le monde des seniors qui s'émerveille devant tant d'insouciance et de jouissance, là ou au même age, ils tachaient de surmonter des difficultés qui paraissent parfaitement inintelligibles a l'adulescent moyen et inculte.

 

Et ne rien faire de sa vie.

Ne rien savoir faire... ne rien pouvoir faire.

Un monde adulescent ou rien ne se construit. Un monde adulescent ou on attend que l'autre fasse quelque chose.

 

Si l'on peut assez facilement désigner le début de l'adulescence, on peut en revanche difficilement donner un age de fin, il semble que dans certains cas cela puisse durer longtemps! Même les assauts inéluctables des difficultés de la vie ne semblent  pas réussir à faire descendre certains de nos congénères de leur utopie.

Tant pis pour eux, tant pis pour nous, mais surtout tant pis pour la société qui souffre de cette énième gang-raine. 

Gardons à l'esprit que c'est par l'éducation, notamment à travers l'apprentissage du sens de l'effort, du sens du devoir et du sens de la responsabilité, mais aussi en leur donnant l'exemple d'une vie adulte assumée, que nous pourrons aider nos enfants à ne pas pénétrer dans cette léthargie post adolescente, plaie de notre société qui touche bon nombre de personnes repérables à travers ces petites choses qui font l'adulescence.

 

 

 

 

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