Le désir est un sentiment qui se mesure aux autres sentiments.

Le désir est tout d'abord un puissant levier sur la volonté: la culture de notre société insiste particulièrement sur ce point, pour certains il paraitrait même hallucinant de vouloir faire quelque chose sans en avoir le désir... Ce qui est certain, c'est que le désir permet d'aiguiser notre volonté, il donne sa puissance pour pouvoir décoller, mais il ne peut pas nécessairement assurer la pérrenité de son soutien car il n'est par essence qu'un sentiment irraisonné et abstrait dont on ne sait prédire l'avenir.

Dans la famille du sentiment, le désir est le frère ainé du plaisir, il le précède mais n'assure pas forcément la continuité ou la permanence... le désir comme le plaisir peut être fugace!

Le désir se joue de nous, il anticipe mais ne réalise pas, il fait fantasmer, il nous tire et nous attire vers des mirages toujours plus attrayants.

Le désir sait même faire souffrir lorsque il ne veut plus se retirer.

C'est un trompe-sentiment extrêmement puissant qui peut déboussoler... En fait, le désir ne joue sa partition que pour son propre compte.

Le désir veut devenir le sentiment le plus important même si pour cela il doit anéantir les autres sentiments, même si pour cela il doit anéantir celui qui devient son objet... l'objet du désir n'est peut être pas tant ce qui est convoité que celui qui convoite!

Le désir est réservé à soi, il ne se partage pas, il ne se donne pas.

Le désir veut nous faire croire qu'il nous veut du bien, il s'intéresse à nous, il nous place avant les autres: le désir est "Je".

Le désir se bat contre la raison, bien que pouvant trouver occasionnellement des terrains d'entente, la raison se méfie du désir, naturellement suspect car purement émotionnel.

Le désir, présent dans toutes les batailles, aime particulièrement tourner en dérision la raison, lui montrer que le coeur est puissant: mais le désir n'a pas la noblesse et la pureté de l'amour, le désir vit pour lui, il sait se servir de la force du coeur pour survivre face à la raison et au devoir, mais aussi face à l'amour... Le désir consumé, l'amour peut rester.

Le désir n'est rien mais il fait croire qu'il est tout: Le désir est joueur, menteur, parieur!

Le désir ne désire qu'une chose: réussir à trouver sa place dans notre vie.

Le désir ne rend pas nécessairement heureux.

Le désir viole notre liberté.

Le désir est utile et séduisant, mais il faut savoir le dompter en sachant lui accorder la juste place qui lui revient dans sa vie, il ne sera jamais qu'un préalable à autre chose, un simple moyen pour aller ailleurs...

le désir

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